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VOLUME 4

RENVERSER



ThĂšme

Les confrontations fécondes, les tensions révélatrices.

Quand une pensĂ©e te dĂ©range
 mais t’ouvre.



Verbe du cercle

Renverser – Bousculer ce qui semblait stable.

Faire entrer l’altĂ©ritĂ© sans se refermer.



đŸ”„ Le feu

Il tourbillonne. Il croise les vents.

Il ne cherche pas la paix. Il cherche la clarté.



Cartes rencontrées

‱ Le thĂ©rapeute qui sait

‱ Tu vibres trop bas pour moi

‱ Je suis Ă©veillé·e

‱ La croyance oubliĂ©e

‱ La carte blanche



Figures invitées

Cinq voix, cinq angles.

Certaines coupent. D’autres floutent.

Mais toutes déplacent la question.





























đŸ§Ÿ Ce jeu est mis Ă  disposition selon les termes de la licence
Creative Commons BY-NC-ND 4.0 – DĂ©tails

© 2025 – Alexandre FĂ©ron / Prem Pragyan – Association Yog’Atypic

Usage associatif, pĂ©dagogique et non commercial – Tous droits rĂ©servĂ©s.

đŸ©ș Carte 20 · Croyance Ă  Paillettes



✩ Le thĂ©rapeute qui sait

Celui ou celle qui voit clair en moi.

Qui sait ce que je ne sais pas.

Et dont le savoir serait au-dessus du doute.



đŸ‘€ Figure invitĂ©e : Paul Watzlawick

Théoricien de la communication et du constructivisme radical.

Il ne croit pas au thérapeute omniscient.

Il croit Ă  l’échange, au contexte, au sens co-construit.



đŸ”„ Le feu

Il observe. Il reflĂšte.

Il ne veut ni diagnostiquer, ni sauver.



đŸŽ™ïž Dialogue au bord du feu

PREM PRAGYAN — Il me regarde, il me dit ce que je ressens


comme si c’était Ă©vident. Il prĂ©tend mieux savoir que moi.

PAUL WATZLAWICK — Ce que tu ressens, tu le vis.

Ce que lui comprend, c’est une version. Pas la VĂ©ritĂ©.

PREM PRAGYAN — Mais parfois, j’ai l’impression qu’il voit ce que je cache


WATZLAWICK — Peut-ĂȘtre. Mais attention : la thĂ©rapie n’est pas une chasse au trĂ©sor.

C’est une conversation. Pas une prise de pouvoir.

PREM PRAGYAN — Et s’il a raison ?

WATZLAWICK — Tant mieux. Mais il ne doit pas imposer.

Il doit proposer. Ouvrir. Jamais dominer.

🟱 FALC – Le thĂ©rapeute qui sait



Idée reçue : Le thérapeute voit la vérité en moi mieux que moi.

Paul Watzlawick dit : Non.

Ce que tu ressens est important.

Le thĂ©rapeute peut t’aider Ă  comprendre, mais il ne dĂ©tient pas la vĂ©ritĂ©.

La thérapie est un échange, pas une prise de pouvoir.

C’est une recherche ensemble. Pas un jugement.































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📉 Ressource / Note 17 · Croyance Ă  Paillettes



✩ Tu vibres trop bas pour moi

Certaines personnes seraient à éviter

parce qu’elles Ă©mettent une « vibration » trop nĂ©gative.



đŸ‘€ Figure invitĂ©e : Jiddu Krishnamurti

Penseur de la liberté intérieure et du refus de toute autorité spirituelle.

Il ne croit pas aux hiérarchies vibratoires.

Il croit Ă  l’observation libre, sans jugement ni sĂ©paration.



đŸ”„ Le feu

Il ne juge pas. Il regarde.

Il Ă©claire les Ă©tiquettes qu’on colle sans voir.



đŸŽ™ïž Dialogue au bord du feu

PREM PRAGYAN — On m’a dit que je vibrais trop bas


que je n’étais pas aligné  que je plombais l’énergie du groupe.

KRISHNAMURTI — Les mots peuvent enfermer.

Les jugements spirituels peuvent exclure.

PREM PRAGYAN — Pourtant, je ne veux pas rester dans des relations “toxiques”


KRISHNAMURTI — Observe, sans Ă©tiquette.

Ce que tu ressens est rĂ©el. Mais ne transforme pas l’autre en “basse frĂ©quence”.

PREM PRAGYAN — Donc je peux partir, mais sans mĂ©priser ?

KRISHNAMURTI — Exactement.

La lucidité ne rejette pas. Elle libÚre sans condamner.



🟱 FALC – Tu vibres trop bas pour moi



Idée reçue : Certaines personnes ont une mauvaise énergie,

et il faut les Ă©viter car elles “vibrent trop bas”.



Jiddu Krishnamurti dit : Attention aux étiquettes.

Dire cela peut blesser ou rejeter l’autre.

Tu peux choisir tes relations.

Mais sans mépris.

Ce n’est pas une question de “niveau”,

c’est une question de respect et de luciditĂ©.



























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✹ Carte non incluse · Croyance Ă  Paillettes



✩ Je suis Ă©veillé·e

Je saurais maintenant. Je serais "sorti du rĂȘve".

Je verrais clair
 mieux que les autres.



đŸ‘€ Figure invitĂ©e : Socrate

Philosophe du questionnement permanent.

Il ne croit pas qu’on sache. Il croit qu’on cherche.

Et surtout : il sait qu’il ne sait pas.



đŸ”„ Le feu

Il n’éclaire pas de vĂ©ritĂ©.

Il ravive la question.



đŸŽ™ïž Dialogue au bord du feu

PREM PRAGYAN — Il m’arrive de croire que je suis Ă©veillé 

que j’ai compris des choses que les autres ignorent.

SOCRATE — Plus tu crois savoir
 moins tu cherches.

L’éveil n’est pas un Ă©tat. C’est une ouverture.

PREM PRAGYAN — Mais si j’ai vĂ©cu quelque chose de profond,

un moment de clarté ?

SOCRATE — C’est prĂ©cieux. Mais ne le transforme pas en statut.

Ce que tu vois aujourd’hui
 peut s’assombrir demain.

PREM PRAGYAN — Donc, rester Ă©veillĂ©, c’est
 continuer Ă  douter ?

SOCRATE — Oui. Douter avec rigueur, douceur
 et sans supĂ©rioritĂ©.



🟱 FALC – Je suis Ă©veillé·e



IdĂ©e reçue : Je suis Ă©veillé·e, donc je vois clair et j’ai compris la vĂ©ritĂ©.



Socrate dit : Quand on croit trop savoir, on arrĂȘte de chercher.

Être Ă©veillé·e, ce n’est pas ĂȘtre supĂ©rieur·e.

C’est rester curieux·se, ouvert·e, et continuer Ă  douter.

Le vrai savoir, c’est de reconnaütre ce qu’on ignore.































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đŸ§© Carte Mirroir · Carte de rupture



✩ Le puzzle sans fin

Chercher des liens partout.

Relier les signes, les événements, les chiffres.

Et croire qu’un grand plan se cache derriùre tout ça.



đŸ‘€ Figure invitĂ©e : Edgar Morin

Philosophe de la complexité.

Il ne croit pas Ă  une explication unique.

Il croit aux liens
 mais aussi aux hasards, aux contradictions, aux boucles.



đŸ”„ Le feu

Il crépite. Il dessine des formes.

Puis il les efface aussitĂŽt.



đŸŽ™ïž Dialogue au bord du feu

PREM PRAGYAN — J’ai l’impression que tout est reliĂ©.

Que rien n’est dĂ» au hasard.

EDGAR MORIN — C’est normal de vouloir du sens.

Mais attention Ă  ne pas forcer les piĂšces du puzzle.

PREM PRAGYAN — Pourtant, quand je vois des signes partout


je me dis que c’est un message.

MORIN — Tu vois des liens ? Trùs bien.

Mais garde l’humilitĂ© de ne pas tout comprendre.

Le réel est plus désordonné que ton esprit.

PREM PRAGYAN — Alors le sens
 ce n’est pas toujours une grande vĂ©ritĂ© cachĂ©e ?

MORIN — Exactement.

C’est parfois un fil fragile
 que tu tisses, pas que tu dĂ©couvres.

🟱 FALC – Le puzzle sans fin



IdĂ©e reçue : Tout est liĂ©. Rien n’arrive par hasard.

Il existe un grand plan derriĂšre tout ce qui se passe.



Edgar Morin dit : C’est normal de chercher du sens.

Mais attention Ă  ne pas tout vouloir expliquer.

Le monde est complexe. Parfois, les choses arrivent
 sans raison claire.

Tu peux chercher des liens.

Mais accepte aussi ce que tu ne comprends pas encore.

























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đŸ©ș Carte 20 · Carte de rupture



✩ Le thĂ©rapeute qui sait

Une figure de vérité.

Une personne qui voit en toi ce que tu ignores.

Qui lit en toi mieux que toi-mĂȘme.



đŸ‘€ Figure invitĂ©e : Carl Rogers

Psychologue humaniste, pĂšre de l’écoute centrĂ©e sur la personne.

Il ne croit pas au savoir surplombant.

Il croit Ă  la relation, Ă  l’écoute, Ă  l’acceptation inconditionnelle.



đŸ”„ Le feu

Il n’éclaire pas d’en haut.

Il se pose entre deux personnes, Ă  la mĂȘme hauteur.



đŸŽ™ïž Dialogue au bord du feu

PREM PRAGYAN — Il m’a dit que j’avais un problùme.

Il a posé un mot sur moi, un diagnostic.

CARL ROGERS — Le danger, ce n’est pas qu’il ait un mot.

C’est qu’il croit que ce mot te dĂ©finit.

PREM PRAGYAN — Mais si je me sens compris ?

ROGERS — Alors c’est prĂ©cieux.

Mais ne confonds pas compréhension et pouvoir.

Un bon thérapeute ne sait pas à ta place.

Il t’aide Ă  te dire toi-mĂȘme.

PREM PRAGYAN — Donc ce n’est pas lui qui sait ?

ROGERS — Non. C’est toi qui peux apprendre Ă  t’écouter.

Et c’est là que naüt le vrai changement.

🟱 FALC – Le thĂ©rapeute qui sait



Idée reçue : Le thérapeute connaßt la vérité sur moi.

Il voit en moi ce que je ne vois pas.



Carl Rogers dit : Un bon thérapeute ne te donne pas de vérité.

Il t’écoute. Il t’aide Ă  te comprendre par toi-mĂȘme.

Tu n’as pas besoin qu’on parle à ta place.

Tu peux apprendre Ă  t’écouter et Ă  te dire.

Le changement vient de toi. Pas du savoir de l’autre.



📉 Ressources / note 17 · Carte de rupture



✩ Tu vibres trop bas pour moi

Une maniùre de juger l’autre.

De le classer comme “toxique”, “inconscient”, “non alignĂ©â€.

Et de s’en protĂ©ger en invoquant l’énergie.



đŸ‘€ Figure invitĂ©e : Emmanuel Levinas

Philosophe de l’éthique de la rencontre.

Il ne croit pas qu’on doive fuir l’altĂ©ritĂ©.

Il croit Ă  la responsabilitĂ© envers le visage de l’autre.



đŸ”„ Le feu

Il ne repousse pas.

Il reste allumĂ© pour accueillir
 mĂȘme ce qui dĂ©range.



đŸŽ™ïž Dialogue au bord du feu

PREM PRAGYAN — Je sens que certaines personnes “vibrent trop bas”.

Je dois m’en Ă©loigner pour me protĂ©ger.

EMMANUEL LEVINAS — Fuir est parfois nĂ©cessaire.

Mais attention Ă  ne pas spiritualiser le rejet.

PREM PRAGYAN — Tu veux dire
 que dire ça, c’est juger ?

LEVINAS — Parfois oui.

L’autre ne vibre pas “trop bas”.

Il est un autre. Incompris. Complexe. Peut-ĂȘtre blessĂ©.

PREM PRAGYAN — Et si je me sens envahi ?

LEVINAS — Mets des limites. Mais sans mĂ©pris.

L’éthique commence quand tu regardes l’autre
 et pas seulement ton Ă©nergie.



















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📉 Ressource / Note 17 · Carte de rupture



✩ Tu vibres trop bas pour moi

Une maniùre de juger l’autre.

De le classer comme “toxique”, “inconscient”, “non alignĂ©â€.

Et de s’en protĂ©ger en invoquant l’énergie.



đŸ‘€ Figure invitĂ©e : Emmanuel Levinas

Philosophe de l’éthique de la rencontre.

Il ne croit pas qu’on doive fuir l’altĂ©ritĂ©.

Il croit Ă  la responsabilitĂ© envers le visage de l’autre.



đŸ”„ Le feu

Il ne repousse pas.

Il reste allumĂ© pour accueillir
 mĂȘme ce qui dĂ©range.



đŸŽ™ïž Dialogue au bord du feu

PREM PRAGYAN — Je sens que certaines personnes “vibrent trop bas”.

Je dois m’en Ă©loigner pour me protĂ©ger.

EMMANUEL LEVINAS — Fuir est parfois nĂ©cessaire.

Mais attention Ă  ne pas spiritualiser le rejet.

PREM PRAGYAN — Tu veux dire
 que dire ça, c’est juger ?

LEVINAS — Parfois oui.

L’autre ne vibre pas “trop bas”.

Il est un autre. Incompris. Complexe. Peut-ĂȘtre blessĂ©.

PREM PRAGYAN — Et si je me sens envahi ?

LEVINAS — Mets des limites. Mais sans mĂ©pris.

L’éthique commence quand tu regardes l’autre
 et pas seulement ton Ă©nergie.



🟱 FALC – Tu vibres trop bas pour moi



IdĂ©e reçue : Certaines personnes ont une “basse Ă©nergie”.

Il faut les fuir car elles m’empĂȘchent d’avancer.



Emmanuel Levinas dit : Tu peux mettre des limites.

Mais ne traite pas les autres comme “mauvais” ou “toxiques”.

Ils sont différents. Ils ont leur histoire, leurs blessures.

L’éthique, c’est de ne pas mĂ©priser l’autre
 mĂȘme quand on s’éloigne.

























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✩ Quand il faut rompre pour vivre

đŸ’„ Le feu a tranchĂ©.
Il n’a pas criĂ©.
Il a juste montrĂ© les nƓuds.
Et les faux fils d’or.

Ces croyances qui semblaient t’aider

ont peut-ĂȘtre aussi freinĂ© ton souffle.

Tu n’as pas à tout casser.
Mais tu peux cesser d’enjoliver.

Tu n’as pas à crier plus fort.
Mais tu peux t’éloigner.
Tu peux refuser
 sans haine.

đŸŒ«ïž Le doute devient un cap.
Ce n’est plus une hĂ©sitation.
C’est une direction.

🧭 Et maintenant ?
Tu peux reprendre ton souffle.
Ou te laisser porter au cercle suivant.
Il ne casse pas. Il renverse.
Il ne détruit pas. Il révÚle.

âžĄïž Prochain cercle : Volume 4 – Renverser
Quand les croyances résistent,
quand les figures s’accrochent

Et que le doute devient miroir.













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VOLUME 4
RENVERSER

ThĂšme
Les confrontations fécondes, les tensions révélatrices.
Ce qu’on ne voulait pas voir
 qui nous regarde en retour.

Verbe du cercle
Renverser – Regarder autrement ce qu’on croyait stable.
Retourner la carte. Et parfois
 soi-mĂȘme.

—

Le feu :
Il ne juge pas. Il éclaire en contre-jour.
Il ne dĂ©truit pas. Il rĂ©vĂšle les plis de l’ombre.

—

Cartes rencontrées
‱ Le thĂ©rapeute qui sait
‱ Tu vibres trop bas pour moi
‱ La carte blanche
‱ La croyance oubliĂ©e
‱ L’anti-message

—

Figures invitées
Elles ne viennent pas pour t’apprendre.
Elles viennent pour déplacer les questions.
Et parfois
 pour ne rien dire.











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đŸ§˜â€â™€ïž Carte 12 21 · Croyance Ă  Paillettes
✩
Le corps dit toujours vrai (approfondissement)
On croit parfois que le corps ne ment jamais. Qu’il “sait”. Qu’il parle pour nous.

Figure invitée : Georges Didi-Huberman
Philosophe de l’image, du visible, de l’émotion incarnĂ©e.
Il ne croit pas que le corps dise une vérité unique.
Il croit Ă  un corps traversĂ©, mouvant, qui montre autant qu’il cache.

Le feu :
Il frémit. Il écoute le silence des gestes.

đŸŽ™ïž Dialogue au bord du feu
PREM PRAGYAN — Georges
 peut-on dire que “le corps sait” ?
DIDI-HUBERMAN — Le corps sent. Le corps montre. Mais il ne “sait” pas comme un oracle.
Il ouvre une brÚche, une énigme. Il ne livre pas de verdict.

PREM PRAGYAN — Pourtant, on dit souvent qu’il faut l’écouter

DIDI-HUBERMAN — Écouter, oui. Mais sans le sacraliser.
Ce qu’il exprime est aussi ce que tu veux y voir.
Il n’est pas neutre. Il n’est pas tout-puissant. Il est vivant.

PREM PRAGYAN — Donc il faut une Ă©coute
 humble ?
DIDI-HUBERMAN — Exactement. Accueillir sans projeter.
Lire sans traduire trop vite. Regarder, sans forcer le sens.

🟱 FALC – Le corps dit toujours vrai
Idée reçue : Mon corps me donne toujours la vérité.
Georges Didi-Huberman dit : Le corps vit, ressent, montre
 mais ne dit pas tout.
Il peut ĂȘtre lu, mais pas comme un message clair.
Il faut l’écouter sans croire qu’il est toujours juste ou Ă©vident.















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💬 Ressource / Note 17 22 · Croyance Ă  Paillettes
✩
Tu vibres trop bas pour moi
Certaines personnes seraient Ă  Ă©viter parce que leur â€œĂ©nergie” serait “basse”.
Elles feraient “baisser notre frĂ©quence”.

Figure invitée : Emmanuel Levinas
Philosophe de l’altĂ©ritĂ© radicale et de l’éthique du visage.
Il ne croit pas qu’on puisse hiĂ©rarchiser les ĂȘtres selon leur Ă©nergie.
Il croit Ă  la responsabilitĂ© infinie envers l’autre
 mĂȘme celui qui dĂ©range.

Le feu :
Il veille sans juger. Il éclaire le visage, pas la vibration.

đŸŽ™ïž Dialogue au bord du feu
PREM PRAGYAN — Emmanuel, j’ai entendu dire que certaines personnes “vibraient bas”.
Qu’elles nous alourdissent, qu’il faut s’en Ă©loigner


LEVINAS — Il est lĂ©gitime de vouloir se protĂ©ger.
Mais l’éthique commence lĂ  oĂč l’on cesse de rĂ©duire l’autre Ă  une frĂ©quence.

PREM PRAGYAN — Mais si je ressens qu’une relation m’épuise ?
LEVINAS — Mets une limite, bien sĂ»r. Mais sans transformer l’autre en dĂ©chet Ă©nergĂ©tique.
Il est une personne, pas une onde.

PREM PRAGYAN — Et si je crois qu’il m’empĂȘche d’avancer ?
LEVINAS — Peut-ĂȘtre. Mais avance sans Ă©craser.
N’oublie pas : tu es responsable de ton chemin
 pas du mĂ©pris de l’autre.

🟱 FALC – Tu vibres trop bas pour moi
IdĂ©e reçue : Certaines personnes ont une “basse Ă©nergie”. Il faut les fuir car elles m’empĂȘchent d’avancer.
Emmanuel Levinas dit : Tu peux mettre des limites.
Mais ne traite pas les autres comme “mauvais” ou “toxiques”.
Ils sont différents. Ils ont leur histoire, leurs blessures.
L’éthique, c’est de ne pas mĂ©priser l’autre
 mĂȘme quand on s’éloigne.











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đŸ§‘â€âš•ïž Carte 20 23 · Croyance Ă  Paillettes
✩
Le thérapeute qui sait
Il saurait ce que tu ne sais pas.
Il verrait clair en toi.
Il aurait les clés de ton inconscient
 et de ta guérison.

Figure invitée : Paul Watzlawick
Théoricien de la communication et du constructivisme radical.
Il ne croit pas Ă  la toute-puissance d’un thĂ©rapeute omniscient.
Il croit que la relation soigne, pas l’autoritĂ©.

Le feu :
Il cligne des yeux. Il questionne sans s’imposer.

đŸŽ™ïž Dialogue au bord du feu
PREM PRAGYAN — Paul, comment savoir si un thĂ©rapeute m’aide vraiment ?
WATZLAWICK — Demande-toi s’il t’écoute
 ou s’il t’explique.
La thĂ©rapie n’est pas une rĂ©vĂ©lation. C’est une co-construction.

PREM PRAGYAN — Mais certains disent qu’ils voient ce que je ne vois pas.
WATZLAWICK — C’est possible. Mais cela ne les autorise pas Ă  te dĂ©finir.
Ce qui soigne, c’est la maniùre de dialoguer
 pas l’analyse toute faite.

PREM PRAGYAN — Et si je me sens enfermĂ© par ce qu’il dit ?
WATZLAWICK — Alors ce n’est plus une aide. C’est une assignation.
Un bon thĂ©rapeute doute avec toi. Il ne t’enferme pas dans un rĂ©cit.

🟱 FALC – Le thĂ©rapeute qui sait
Idée reçue : Le thérapeute connaßt mes blocages mieux que moi.
Paul Watzlawick dit : Un thĂ©rapeute peut t’aider Ă  y voir plus clair.
Mais il ne sait pas tout. Il ne doit pas te dire qui tu es.
Une thĂ©rapie, c’est un dialogue
 pas une vĂ©ritĂ© imposĂ©e.













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🌄 Carte mirroir Ă  crĂ©er · Croyance Ă  Paillettes
✩
Je suis éveillé·e
J’aurais franchi un cap.
Je serais sorti du mental.
Je verrais plus clair que les autres.

Figure invitée : Jiddu Krishnamurti
Penseur libre, dissident de toute forme de dogme.
Il ne croit pas Ă  l’éveil comme un diplĂŽme spirituel.
Il croit que la liberté commence quand on cesse de se croire arrivé.

Le feu :
Il se retire lĂ©gĂšrement. Il laisse de l’espace
 et ne cĂ©lĂšbre rien.

đŸŽ™ïž Dialogue au bord du feu
PREM PRAGYAN — Krishnamurti, on me dit que je suis Ă©veillĂ©. Que j’ai dĂ©passĂ© quelque chose.
KRISHNAMURTI — Qui parle ? Qui Ă©value ?
L’éveil dont on parle est souvent une nouvelle cage. Plus subtile, mais tout aussi enfermante.

PREM PRAGYAN — Pourtant, je me sens plus libre, plus lucide

KRISHNAMURTI — Alors vis cela. Mais n’en fais pas un statut.
La vĂ©ritĂ© n’a pas de carte de membre.

PREM PRAGYAN — Et si je veux aider les autres Ă  s’éveiller aussi ?
KRISHNAMURTI — Commence par ne pas te prendre pour leur rĂ©veil.
La lumiĂšre n’éblouit que si elle oublie d’ĂȘtre humble.

🟱 FALC – Je suis Ă©veillé·e
Idée reçue : Je suis plus conscient·e que les autres.
Krishnamurti dit : Tu peux voir plus clair, un instant.
Mais si tu crois ĂȘtre “arrivĂ©â€, tu perds la libertĂ©.
L’éveil n’est pas un titre. C’est un chemin, fragile, sans fin.













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đŸ«§ Carte mirroir Ă  crĂ©er · Croyance Ă  Paillettes
✩
L’instant est tout
Seul l’instant compte. Il faut ĂȘtre ici, maintenant.
Le passĂ© est illusion. Le futur n’existe pas.
La pleine conscience deviendrait un absolu.

Figure invitée : Henri Bergson
Philosophe du temps vécu et de la durée intérieure.
Il ne croit pas Ă  la coupure totale avec le passĂ© ou l’avenir.
Il croit à la continuité vivante du temps en nous.

Le feu :
Il scintille avec souplesse. Il joue avec les rythmes.

đŸŽ™ïž Dialogue au bord du feu
PREM PRAGYAN — Henri, on me dit que seul l’instant compte. Que le reste est illusion.
BERGSON — L’instant, seul, ne dit pas tout.
Il est Ă©pais, habitĂ©, traversĂ© de mĂ©moire et d’élan.

PREM PRAGYAN — Mais si je veux me libĂ©rer du passĂ© ?
BERGSON — Tu ne peux pas couper la durĂ©e. Elle est en toi.
Ce n’est pas fuir le passĂ© qui libĂšre, c’est en faire une force fluide.

PREM PRAGYAN — Donc ĂȘtre prĂ©sent, ce n’est pas oublier, mais accueillir ce qui dure ?
BERGSON — Exactement. Le prĂ©sent est un passage, pas une prison.

🟱 FALC – L’instant est tout
IdĂ©e reçue : Il faut vivre uniquement dans l’instant prĂ©sent.
Henri Bergson dit : Ton présent contient ton passé et ton futur.
Tu peux vivre ici, maintenant

Mais tu ne dois pas effacer ce qui t’habite. Tu es une continuitĂ©.















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đŸŒ«ïž Carte 22 · Carte de seuil
✩
Le souffle du flou
Quand le doute devient un souffle.
Quand la clarté devient douce.
Quand on n’a plus besoin d’avoir raison.

Figure invitée : SÞren Kierkegaard
Philosophe de l’angoisse, de l’engagement et du paradoxe.
Il ne fuit pas l’incertitude.
Il l’habite. Il en fait un lieu de prĂ©sence.

Le feu :
Il s’élĂšve puis se replie. Il respire lentement. Il n’explique plus rien.

đŸŽ™ïž Dialogue au bord du feu
PREM PRAGYAN — Kierkegaard, j’ai doutĂ©, j’ai rompu, j’ai vacillé  mais maintenant je ne sais plus oĂč aller.
KIERKEGAARD — Peut-ĂȘtre que ce « ne pas savoir » est la vraie porte.
Quand tu cesses de chercher la bonne réponse
 tu entres enfin en toi.

PREM PRAGYAN — Mais si je reste dans le flou, est-ce que je vais me perdre ?
KIERKEGAARD — Tu peux te perdre. Mais parfois, c’est le seul chemin vers ce qui compte.
Ce que tu fuis peut devenir ton lieu.

PREM PRAGYAN — Donc le doute peut ĂȘtre un espace ? Un souffle ?
KIERKEGAARD — Oui. Pas pour t’éteindre, mais pour respirer autrement.

🟱 FALC – Le souffle du flou
IdĂ©e reçue : Il faut ĂȘtre clair, avoir une rĂ©ponse.
Kierkegaard dit : Le doute peut ĂȘtre un lieu doux.
Tu peux ne pas tout savoir. Tu peux rester flou un moment.
Et ça peut t’aider à respirer autrement.













đŸ§Ÿ Ce jeu est mis Ă  disposition selon les termes de la licence
Creative Commons BY-NC-ND 4.0 – DĂ©tails
© 2025 – Alexandre FĂ©ron / Prem Pragyan – Association Yog’Atypic
Usage associatif, pĂ©dagogique et non commercial – Tous droits rĂ©servĂ©s.

đŸŒŹïž Carte 26 · Carte ultime
✩
Le souffle sans nom
Quand il ne reste plus rien Ă  dire.
Quand la carte se retire.
Quand le silence devient réponse.

Figure invitée : Aucune.
Cette carte ne convoque personne.
Elle se tient seule, comme un souffle discret.

Le feu :
Il s’éteint. Ou peut-ĂȘtre, il respire encore
 mais sans flamme.

đŸŽ™ïž Non-dialogue au bord du feu
Il n’y a plus d’interlocuteur.
Plus de croyance à déconstruire.
Plus de figure Ă  interroger.

PREM PRAGYAN — (il regarde le feu qui ne crĂ©pite plus)
Peut-ĂȘtre que la fin du doute
 ce n’est pas une rĂ©ponse.
Peut-ĂȘtre que c’est juste
 ĂȘtre lĂ .
Ne rien forcer. Ne rien croire.
Respirer.

Le vent se lĂšve.
Le silence ne fait pas de bruit.
Il veille.
Et puis

Il passe.

🟱 FALC – Le souffle sans nom
Cette carte ne donne pas de réponse.
Elle dit : tu peux juste ĂȘtre lĂ .
Respirer. Ne pas comprendre.
Et c’est dĂ©jĂ  beaucoup.









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🌿 Incarner, c’est quoi ?
Ce n’est pas prouver.
Ce n’est pas comprendre.
C’est respirer avec ce qui tremble.
C’est marcher avec ce qu’on ne sait pas.

Le feu n’est plus un guide.
Il est un souffle.
Une veille.
Un espace fragile.

Tu as traversé vingt-sept cartes.
Certaines ont piqué.
D’autres ont ouvert.
D’autres encore t’ont peut-ĂȘtre mis en colĂšre.

Mais aucune ne te demande d’y croire.
Elles ont juste Ă©tĂ© lĂ , comme des fenĂȘtres.
Ou des miroirs.

💡 Et maintenant ?

Tu peux refermer ce jeu.
Tu peux le rouvrir plus tard.
Tu peux t’asseoir, seul·e, au bord d’un feu.
Et laisser venir une carte.

Ou rien.

—

🌅 Le doute a cessĂ© de vouloir.
Il ne cherche plus Ă  comprendre.
Il n’attend plus de clartĂ©.
Il s’est incarnĂ©.

Il est devenu souffle.









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Sommaire des 27 cartes

🎮 Volume 1 — Douter
Les croyances brillantes qui séduisent et déforment.

  1. La Loi de l’Attraction — Baruch Spinoza

  2. Les Flammes Jumelles — Simone de Beauvoir

  3. C’est mon karma — Albert Camus

  4. La Mission de Vie — Hannah Arendt

  5. Tout est Ă©nergie, donc tout est guĂ©rissable — Georges Canguilhem

đŸŒŹïž Volume 2 — Ébranler
Les certitudes polies, que le souffle vient déplacer.
6. Le corps dit toujours vrai — Maurice Merleau-Ponty
7. Tout est juste — Friedrich Nietzsche
8. La psychogĂ©nĂ©alogie — en dialogue critique
9. Le channeling — Karl Popper
10. La mĂ©decine quantique — Étienne Klein

đŸ’„ Volume 3 — Rompre
Les fissures, les bascules, les rebonds lucides.
11. Le gentil gourou — Michel Foucault
12. Je l’ai manifestĂ© — Pierre Bourdieu
13. Masculin / FĂ©minin sacrĂ©s — Judith Butler
14. Les signes de l’univers — Albert Einstein (dĂ©tournĂ©)
15. Tu vibres trop bas pour moi — Emmanuel Levinas

🌀 Volume 4 — Renverser
Les confrontations fécondes, les tensions révélatrices.
16. Je suis Ă©veillé·e — Jean-François Lyotard
17. L’intuition ne trompe jamais — Paul RicƓur
18. L’enfant intĂ©rieur — Donald W. Winnicott
19. La pensĂ©e positive guĂ©rit tout — Susan Sontag
20. Le thĂ©rapeute qui sait — Michel de Certeau

🌿 Volume 5 — Incarner
La traversée. Le souffle. La chair du doute.
21. La carte blanche — (carte d’ouverture)
22. La croyance oubliĂ©e — (carte de seuil)
23. L’anti-message — Jacques Derrida
24. Le doute du doute — Edgar Morin
25. Le croyant que je suis encore — Maria Zambrano
26. Le souffle du flou — Sþren Kierkegaard
27. Le souffle sans nom — (carte ultime)

—

🧭 Chaque carte peut ĂȘtre tirĂ©e seule, lue en silence, mĂ©ditĂ©e Ă  plusieurs.
Le jeu n’est pas là pour conclure.
Il est lĂ  pour ouvrir.

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