Toutes les cartes du Tarot des 27 Silences ne sont pas faites pour être tirées. Certaines se murmurent à la marge du jeu. Elles ne s’imposent pas. Elles ne donnent pas de réponse. Elles sont ce que nous appelons ici : les Silences latents.
Un Silence latent, c’est une esquisse. Une intuition critique, poétique, ou pédagogique. Ce sont des gestes non posés, des réflexions en gestation. Parfois, ce sont des refus. D’autres fois, ce sont des gestes si discrets qu’ils n’ont pas besoin d’être nommés.
Les Silences latents sont les sentinelles du doute. Elles évitent la clôture. Elles rappellent que même un tarot critique peut se prendre au sérieux. Elles permettent de laisser des traces sans en faire des vérités. Elles sont le terrain de la vigilance douce.
Dans la lignée du projet Yog’Atypic, elles permettent aussi de ne pas forcer l’inclusion : tout ne doit pas être mis en boîte, même belle.
En refusant de produire une carte, le tarot se donne un souffle. Il prend soin de son incomplétude. Il reconnaît que tout cadre a ses limites. C’est une forme d’humilité critique. Une manière de tracer des pistes sans les baliser.
Cette pédagogie du vide fait écho aux autres formes de présence silencieuse qui jalonnent le jeu : les cartes seuils, les cartes blanches, les respirations sans commentaire.
Les Silences latents ne sont pas des absences. Ce sont des choix. Ils ne disent pas "rien", mais "pas encore". Ils laissent au jeu sa part de souplesse, de traversée, d’écoute.
Ils vous invitent à ne pas tout tirer. À ne pas tout savoir. À laisser du mystère, du retrait, et même du désaccord. Car là aussi, se loge la liberté.
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